lundi 11 octobre 2010

Ma soupe réconfort (soupe poulet et légumes)

C’est l’automne, c’est moche, il pleut souvent et il fait froid. Bon, c’est alors définitif, il faut se résigner, l’été est fini! Ceci pourrait nous déprimer et faire augmenter les cotes d’écoute de Virginie, mais au contraire il faut se dire que c’est la saison du retour de la « bouffe réconfort », yé!
Exit le BBQ et les salades, mais c’est le retour des plats mijotés, de la cuisson au four … et des soupes consistantes!
Ah, la soupe! Selon mes recherches sur Internet, je crois que la soupe a dû apparaître il y a fort longtemps, à cette époque où les derniers dinosaures terrorisaient encore nos ancêtres. Dès qu’ils ont pu faire chauffer de l’eau, ces charmants Cro-Magnons gourmets ont dû se taper les premières soupes de l’humanité, lorsqu’ils ont mis dans l’eau bouillante des choses à cuire, probablement répugnantes. Mais l’invention a porté fruit : ils se sont rendu compte que le bouillon était parfois pas trop mal, suite à quelques essais-erreurs dans les ingrédients. Le velouté de granit fut populaire vers -45 000 ans, mais est passé de mode depuis. Rapidement, on disait déjà aux enfants néandertals de manger leur consommé de veau à la brunoise (la gastronomie avait évolué à pas de géant en six mois), s’ils voulaient être aussi grands et forts que leur oncle Gruk (celui qui sentait des pieds, mais on ne lui en parlait pas, car il avait une grosse massue et était aussi un peu soupe au lait). (Certains faits historiques restent encore à vérifier)
Et cette forme de cuisson en marmite s’est poursuivie et s’est aussi par chance beaucoup raffinée : ont suivi les bisques, consommés, soupes à l’oignon, gaspacho, potage, bouillabaisse, etc.
Chez nous, mon père nous faisait cette soupe quand on était petit, et on adorait ça le midi en revenant de l’école, ou après avoir joué à la cachette dehors ou dans le banc de neige. La « soupe à Papa » fait partie de mes souvenirs culinaires depuis très longtemps. Malheureusement, mon père la fait maintenant à partir de bouillon concentré, ce qui change pas mal le résultat final... Plus salé, et moins de goût de poule (mais à sa défense, il s’est reconverti avec succès dans les potages, qui sont toujours très bons).
J’ai repris le flambeau et je fais cette soupe souvent. Mon fan-club agrandit à chaque fois que je la fais goûter (salut Geneviève!) et mes ados n’en peuvent plus de me vénérer comme le roi incontesté de la soupe…

(Là, je ne veux pas dire qu’ils pensent que je suis un gros plein d’soupe, soyons clairs!)
En fin de compte, cette soupe est finalement assez proche d’une minestrone italienne, mais à base de poulet au lieu du bœuf. On ne va pas s’en plaindre! Elle ne coûte que trois fois rien, et le temps de préparation est peu long.
Deux secrets pour une super soupe : le bouillon de poulet maison, et une cuisson lente d’une heure, une heure trente.


Recette pour environ 3 litres de soupe (6 personnes?), mais faite en donc une grosse marmite, car vous serez content qu’il en reste!
Temps à prévoir :
seulement 15 minutes de préparation, puis une heure, une heure trente de cuissonSource : recette de mon père, que j’ai modifié à la moi

La base :
- 2 litres (8 tasses) de bouillon de poulet maison.

Là-dessus, je suis intraitable et pugnace, il FAUT que ce soit un bouillon de poulet maison, que vous dégraissez ou non, à votre goût.
Chez nous, systématiquement, à chaque fois que l’on fait cuire un poulet, ou qu’on achète un poulet déjà cuit, les os de la carcasse du volatile sont mis à bouillir une heure ou deux avec un oignon. Et cela, même si je n’en ai pas besoin dans les prochains jours, je le congèle alors. Car c’est la façon d’obtenir le bouillon de poulet de la meilleure qualité possible, et pas trop salé comme souvent le sont les bouillons en pourrdde ou concentrés. Et parfois, quand il arrive que le bouillon obtenu soit trop léger, j’ajoute un peu de concentré Bovril (ne le dites pas à personne).
Moi je laisse une partie du gras de poulet, et même, quand le bouillon est peu gras, je laisse tout et cuisine avec.
Car une bonne soupe savoureuse doit avoir des « yeux » sur le dessus! « Quand tu regardes la soupe, la soupe regarde aussi en toi » (citation moins connue de ce rigolo de Nietzche).
Je n’ai aucune préoccupations pour le gras, car je crois qu’il faut plus limiter le sucre, les pôtates, le pain et les pâtes pour garder un poids santé. Oui, le gras, je fais attention, mais je ne vire pas fou avec ça. Ce que je propose? Juste manger varié le plus possible, pas mal de légumes, et pas trop abuser de rien, surtout de la viande rouge. Il faut aussi limiter les portions, ce avec quoi j’ai un peu plus de difficultés!
Tout ça pour dire que vous pouvez la faire au bouillon concentré, mais ce ne sera vraiment pas pareil!
- Une boite de tomates, en petits morceaux, avec le jus
- 2-3 branches de céleri, hachées (morceaux d’un cm). Il faut aussi ajouter les feuilles tendres au bout des branches et celles qui sont à l’intérieur du céleri. Ces feuilles parfumées ajoutent une autre dimension savorifère à la soupe.
(Bon, OK, je sais que savorifère n’existe pas, je voulais dire savourante)
- 4-5 carottes, hachées en rondelles assez fines
- Poivre, au goût (beaucoup!) et sel, au goût (vérifier avant d’en mettre, le bouillon de poulet est parfois déjà un peu salé)
Vous avez la base de la soupe réconfort parfaite.
Et maintenant voici les options : au goût, ou selon ce qu’il y a de disponible chez vous, ou selon l’inspiration du moment, vous en ajoutez une seule … quelques unes… ou toutes!:
- 1-2 courgettes vertes, hachées
- 1 oignon, haché fin
- ¼ à ½ tasse (60 à 125 ml) de persil haché
- 1 tasse (150 ml) ou plus de restes de poulet, haché fin
- 1 tasse (250 ml) de haricots verts, en morceaux de 2-3 cm
- 1 boite de pois chiches, ou de haricots blancs, ou les deux !
- une pôtate (ou quelques grelots), en petits cubes.
- 1 tasse (250 ml) de nouilles courtes du type que je mets aussi dans ma soupe pois chiches et pancetta (tubettini), ou 1 tasse (250 ml) de riz cuit.

Vous ajoutez les nouilles ou le riz seulement 15 minutes avant la fin de la cuisson, sinon, elles vont devenir géantes et molles, et n’auront plus de consistance sous la dent…
ü Tout couper, et balancer dans le bouillon, puis laisser mijoter une heure, une heure trente.
C’était, je crois, ma recette la plus courte au niveau des instructions!
ü Chez nous, on la sert souvent avec des fromages, que l’on mange comme ça, ou que l’on fait fondre dans la soupe.

Pendant ce temps
, juste un petit mot sur l’évolution de la bouffe au Québec depuis 20 ans. C’est juste sidérant! Car souvenez-vous, il y a 30 ans, on venait tout juste de découvrir le yogourt et la baguette de pain (j’exagère à peine).
Depuis, ce fut la révolution! L’explosion! La supernova dans nos cuisines! Le Big Bang dans nos assiettes! Et pas seulement à cause des recettes de Sœur Angèle!
On peut penser aux restaurants ethniques de toutes sortes que nous avons adoptés, des rayons de bouffe importée maintenant dans la plupart des supermarchés, des boulangeries de haute qualité qu’on voit maintenant presque partout, de nos cuisiniers inventifs qui gagnent des prix dans le monde, des restaurants haut de gamme qui font maintenant autre chose que de refaire toujours de la bouffe française classique (comme c’était avant), de nos bières locales de micro-brasseries qui montent en excellence et en réputation internationale, à nos fromages locaux variés et très bons (on est loin d’avoir juste le choix entre le Oka et le Oka!), nos goûts de vins de plus en plus variés, des ventes de livres de cuisine qui explosent, de nos productions agricoles maintenant exotiques et variées, notre nouvelle sensibilité aux petits producteurs et transformateurs agricoles, etc.!
On est loin de notre consommation d’alors, basée sur la viande rouge, les patates et les navets, et d’avoir à peu près seulement que les pommes comme fruits!

Vive nous! Vive la bouffe! Vive le Québec et tous ceux qui aiment y vivre ! ;)

(point de vue qui change des conneries du Mclean’s!)

1 commentaire:

  1. # isabelle on 10/11/10 at 15:24 Editer... Supprimer!
    quel article rafraîchissant et réconfortant ! J'aime la soupe ( sauf celle que j'ai mangée hier à st-donat qui goûtait juste le sel et ce pourquoi, j'ai dû avaler 5 litres d'eau tout le reste de la journée ).
    J'en mange tous les jours ( ce qui équilibre mes repas qui finissent forcément par un petit dessert ) et j'ai la chance d'avoir un petit bonhomme, à qui, je n'ai pas besoin de lui répéter " mange ta soupe " ( il veut en emmener pour sa collation à l'école, c'est te dire combien, il aime ça ! )

    la cuisine au Québec, est la cuisine qui a le plus évoluée ces 10 dernières années, et ce, en plus que bien, tout le monde ne peut en dire autant ! héhéhé !


    # Kim on 10/11/10 at 21:32 Editer... Supprimer!
    Joël, j'aime beaucoup ton historique de la soupe... Je ne suis pas sûre que tout cela soit hyper scientifique, mais laissons aux Cro-Magnons ce qui leur appartient. Anyway... J'aime beaucoup la recette de soupe que tu nous offres. Il est clair qu'une vraie bonne soupe doit être préparée avec du bouillon maison! En plus, c'est nettement plus économique que les tétrapaks de bouillon Campbell! Je vais sûrement te vénérer bientôt!


    # jopekin [Membre] on 10/12/10 at 12:42 Editer... Supprimer!

    @Isa: oui, Ian a du potentiel pour être éventuellement un chef, ou un critique de bouffe, mais un sérieux et rigoureux critique, ce qui manque souvent dans nos médias, hélas!

    @Kim: l'autre jour on est allé aux lanternes chinoises, et j'y ai revu des statuettes de Bouddha camembert (ils sont souvent dégoulinant d'abondance ;) ) et je me suis dit qu'il faudrait que j'en trouve une à mon image (donc moins dégoulinant!) pour mes ados :)

    RépondreSupprimer

Laissez-moi un commentaire, c'est toujours l'fun de vous lire!