samedi 14 mai 2011

Moussaka légère de ma belle-mère

J’aime beaucoup ce plat traditionnel grec car c’est très satisfaisant. C’est un peu le pâté chinois des grecs, mais les ingrédients sont tout de même assez différents du steak blé d’inde patate!
L’aubergine est selon moi un légume mal aimé ici, et je trouve ça bien dommage car j’adore ça sous toutes ses formes, en melanzane suave gratinée au parmesan, au BBQ, en baba ganoush, dans la cuisine indienne, etc. ! J’aime aussi les petites aubergines asiatiques à la chair plus granuleuse.
Je crois que finalement je suis aussi membre des AA ! ;)
Par contre, même si je marchais des milles sur les genoux pour une bonne moussaka, souvent je trouve ça un peu lourd si les tranches d’aubergines sont très gorgées d’huile.
Ma belle-mère, personne formidable d’ailleurs, nous a un jour préparé cette moussaka où les tranches d’aubergines sont blanchies dans l’eau et non sautées dans l’huile!
C’est vraiment bon, essayez le!

Recette pour 4 personnes
Temps à prévoir :
30 minutes de préparation, et 1 heure de cuisson

Source : ma belle-mère (sur une base d’une récette de Margot Oliver)

- 1 oignon haché fin
- 454 g d’agneau haché
- 1 boite de 6 on de pâte de tomate
- ¼ de tasse de persil
- 2 cuillères à thé de sel
- 1/8 cuillère à thé de poivre
- Pincée de cannelle, muscade et clou de girofle
- 1/8 cuillère à thé de thym
- 1 cuillère à thé d’origan
- ½ tasse de vin rouge
- Champignons tranchés
- 1 grosse aubergine, en tranches d’1 1/2 cm
- 2 œufs battus
- ½ tasse de yogourt nature (non, pas celui aux pêches, ce serait pas vraiment approprié!)
ü Allumer le four et régler cette petite bête à 300ºF.
ü Plonger les tranches d’aubergines dans une casserole d’eau bouillante. Quand l’eau se remet à bouillir, sortir les tranches d’aubergines et les égoutter.
ü Dans l’huile, faire dorer l’oignon, puis ajouter la viande et faire brunir. Ajouter la pâte de tomate, ¾ de tasse d’eau, un peu de persil et laisser mijoter 5 minutes.
ü Ajouter les épices et les champignons, laisser épaissir.
ü Dans un plat allant au four, faire des rangs d’aubergine et de viande, et saler chaque couche d’aubergine.
ü Ajouter le mélange d’œuf battu et de yogourt.
ü Enfourner 40 à 45 minutes!
Pendant ce temps, jeudi soir dernier, on avait une dégustation de vin assez extraordinaire : une verticale du château Pichon Baron Longueville, un vin de la région de Bordeaux, plus spécifiquement à Pauillac dans le Médoc.
On dit dégustation « verticale » car on a alors le même château, mais sur plusieurs années différentes. L’autre type important de dégustation, «l’horizontale », c’est quand on a plusieurs châteaux de la même région et de la même année (ex : 8 châteaux de Châteauneuf-du-Pape, tous de l’année 2006).
Donc jeudi soir on avait 8 années de ce château réputé de Pauillac : 1988, 1989, 1990, 1993, 1994, 1998, 2004 et 2006. Ce genre de dégustation verticale est extrêmement intéressant pour les amateurs car on peut voir comment un château évolue dans le temps, quel vin est prêt à boire et lequel peut attendre, et aussi comment évolue la personnalité de chaque millésime.
Car par exemple, le ‘88, ‘89 et ‘90 étaient trois millésimes très intéressants, mais étaient assez différents (88 plus tannique et austère, 89 plus de fruits et de puissance, et 90 un peu un mélange des deux) – donc comment ces trois millésimes tiennent la route? Car parfois un vin dans une grande année plus vieux va mieux vieillir qu’un vin beaucoup plus jeune, d’une année plus modeste, et paraître plus jeune si on les teste côte à côte. Et quelle caractéristique du millésime se fond avec les années et laquelle domine?
C’est un monde absolument fascinant!
Aussi, c’était une dégustation à l’aveugle, c'est-à-dire qu’on ne savait pas quelle année étaient dans quel verre. Un des plaisirs additionnels dans ce cas était de retrouver les millésimes en cherchant les traits de personnalité de chaque millésime, mais en tenant compte qu’ils étaient dégustés en 2011, donc certains avaient pas mal d’âge et montraient des signes d’évolution.
Vraiment amusant!
Mais ne soyez pas intimidés, si vous n’y connaissez rien, j’ai suivi mon premier cours de vin un jour, moi aussi! Je vous conseille de vous inscrire à des cours d’initiation, c’est vraiment un bon moyen d’apprendre les bases. D’ailleurs, à ce titre, je vous conseille les cours de Nick Hamilton, super pédagogue, et aussi chroniqueur au Voir. Les cours commencent à l’automne!

Pendant ce temps
, d’ailleurs, ne vous fiez pas aux experts qui ne dégustent PAS à l’aveugle. J’en parle car je sais que certains chroniqueurs au Québec n’aiment pas les dégustations à l’aveugle… peut-être car ils ont peur de se tromper en public? Je ne les nomme pas ici mais posez leur donc la question! Manque total d’humilité! Car dans le monde du vin, c’est souvent en se trompant qu’on apprend!
Je vous en parle car je lisais dans le dernier Cellier une entrevue avec un chroniqueur espagnol (José Penin) qui disait « Je ne déguste jamais à l’aveugle de toute façon (…) Vega Sicilia, Pingus, ça ne sort jamais premier dans ce type de dégustation, or pourtant ce sont de grands vins que tout le monde, dans exception, aimerait avoir dans son cellier … »
Vraiment de la foutaise, car on consacre ainsi les « grandes traditions » du monde du vin et surtout … son immobilisme! En effet, comment les choses peuvent un jour évoluer si on fixe ainsi dans un cadre rigide la satisfaction attendue qu’on a de ces grands vins? D’ailleurs, le chroniqueur cité plus haut l’avoue en disant qu’à l’aveugle il y a d’autres vins qui sont souvent mieux évalués que ces vins de légende et autres premiers crus…
Je crois que plus simplement ces chroniqueurs deviennent ce qu’on appelle des « licheux de grandes étiquettes » par manque de courage ou … pour se faire inviter par les dits châteaux? Car c’est toujours pas mal plus chic de dire dans les salons (ou dans un article) « j’ai été invité par le château XYZ » que de dire « j’ai évalué honnêtement à l’aveugle ces vins, et la réputation de XYZ est vraiment surfaite », ce qui serait la chose à faire pour informer le public honnêtement, ce qui, il me semble, est leur rôle!
Pleutres complaisants!

2 commentaires:

  1. # Libellule on 05/14/11 at 15:11 Editer... Supprimer!
    Bon... si tu laisses le tofu de côté, j'avoue laisser l'aubergine. Trop de mauvaises expériences! Il me faudrait bien l’apprivoiser! Avec ce superbe plat, ce serait bien possible!

    # Spécialiste de l'éphémère on 05/15/11 at 19:28 Editer... Supprimer!
    Moi qui viens tout juste d'acheter une belle aubergine pour faire un autre truc...
    Mais tu dis "moussaka", et je trompe illico mon projet de rouleaux d'aubergine!
    Tant pis pour moi; je n'avais qu'à ne pas passer ici ;-)

    # Katia on 05/17/11 at 07:34 Editer... Supprimer!
    Pourrais-tu STP m'envoyer une carte de membre des AA ?? :)

    J'adore la moussake mais il est vrai que ma version est celle où les aubergines sont gorgées d'huile. J'aime beaucoup ta version. À essayer !!

    # Kim on 05/17/11 at 07:50 Editer... Supprimer!
    Ciel! Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'avais passé à côté de cette publication. Je me disais justement, il me semble que ça fait un moment que j'ai vu quelque chose chez l'ami Joël. Quelle bonne idée de blanchir l'aubergine, vraiment, je n'y aurais jamais pensé. C'est vrai que ça doit être moins lourd. Moi aussi j'adore l'aubergine. Mon seul problème: mon copain se lève presque la nuit pour l'haïr, ce qui fait que je n'en mange pas souvent! D'ailleurs, tu me donnes envie de fire ce plat, c'est la journée parfaite pour ça non?????? Aussi, tu me donnes bien envie de suivre un tit cours de vin, ça doit être très intéressant, clairement. J'aime le bon vin, mais au final, je me rends compte que je n'y connais pas grand chose.

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  2. Joël, tu as bien fait de changer ton logiciel;) J'ai manqué aussi cette Moussaka et sois certain que je vais l'essayer!

    Comme je me suis réconcilliée avec l'aubergine, c'est le temps ou jamais de la moussaka légère.

    Merci!

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