lundi 13 février 2012

Filet mignon au beurre d’anchois

Tagué de partout, merci à ceux qui l’ont fait, c’est très gentil et très apprécié. Mais je suis pas mal occupé ces jours-ci pour le travail et déjà que je vous visite pas assez souvent à mon goût, je n’aurai pas le temps de répondre à vos questions avant un petit bout. Mais j’avais déjà un jour pas mal placoté sur mon cas ici (et on attend toujours la réponse d’Isa sur le sujet de qui mange vraiment tous les desserts qu’elle fait ;) ).
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Voici une autre petite merveille tirée du livre de base de Pol Martin.   C’est une recette qu’on a découvert avec les copains à la fin des années 1980 et que je fais toujours avec joie depuis. Tellement, que je croyais vous l’avoir déjà présenté, et à ma grande surprise, ben non!
Et le filet mignon est en vente cette semaine chez Métro, j’en ai acheté un complet ce qui permet de les couper selon vos goûts.
L’anchois ajoute une note salée et des saveurs subtiles à la viande grillée. Testé souvent comme je le disais et je peux vous dire que beaucoup de personnes qui n’aiment pas les anchois ont beaucoup aimé cette recette…
(mes excuses, j'avais une deuxième photo plus réussie, mais je crois l'avoir effacée par erreur!)
Recette pour 4 personnes
Temps à prévoir : 20 minutes
Source : Le grand livre de la cuisine de Pol Martin! 1987! Wow, Amazon.ca vend des copies usagées à 100$!
-    Quatre filets mignons coupés à une épaisseur pas possible (j’aime bien qu’ils soient pas loin de deux pouces d’épais…)
-    À peu près 60-70g de beurre mou
-    Une boite de filets d’anchois, tout dégouttés, tranchés (vous pouvez aussi les piler si vous n’aimez pas les morceaux d’anchois)
-    Ciboulette au goût, ou de fines échalotes vertes font aussi l’affaire. Trancher fin!
-    Une ou deux cuillères à soupe de jus de citron frais
-    Poivre du moulin

ü Faire le beurre en mélangeant tous les ingrédients sauf les steaks. Mettre dans un papier cello et rouler en petite buchette d’un pouce et mettre au frigo pour solidifier le beurre.
ü Faire cuire le steak : bien saisir les bêtes de chaque côté (si vous avez une poêle avec des lignes comme une grille de BBQ, vous avez des points bonus), puis transférer sur une plaque et terminer la cuisson au four à 400°F pour les réchauffer à cœur (environ 10 minutes pour des steaks de 2 pouces d’épais). La température interne devrait être de l’ordre de 135-140°F pour un steak médium saignant.
ü Quand il reste environ cinq minutes, ajouter une tranche de beurre sur chaque steak (votre buchette de beurre coupée en 4-5 tranches).
ü On peut aussi faire griller des tomates dans la même poêle que les steaks et aussi leur ajouter une pastille de beurre aux anchois…

ü On a pris un petit flacon pas mal intéressant pour aller avec ça, un Château Lynch-Bages 1994 (Bordeaux, Pauillac). Odeurs de vieux cuirs typiquement vieux bordeaux. Contours pas très orangés, le vin tient bien la route. Tout à fait exquis et encore bien jeune malgré son 15 ans +! Peut attendre encore un peu.


(Je trouve ça cool que mes vieilles bouteilles ont de la poussière comme ça)

ü Voilà! Joyeuse St-Valentin!


Pendant ce temps
, on est allé voir la pièce de théâtre « le boss est mort » au Théâtre Hector-Chialant à l’Assomption samedi dernier.
L’idée de création était de reprendre des monologues d’Yvon Deschamps et d’en faire une longue pièce de théâtre. La combinaison Deschamps-Brière était populaire, car c’est à guichet fermé pas mal partout.
C’est donc joué par une seule personne, Benoit Brière, qui fait une très bonne performance.
Mais … on n’a pas trop aimé ça. Alors qu’Yvon Deschamps était cynique et parfois un peu baveux (et on l’aimait comme ça), Benoit Brière joue le personnage du gars de la shop (celui du monologue les « Unions, qu’ossa donne? ». Ce personnage de « travailleur qui aime don son bon boss » est développé pendant deux heures et il est le narrateur des monologues de Deschamps. Tout ça est ficelé ensemble avec une histoire qui se tient assez. Dans la première heure, on a « les unions qu’ossa donne », « pépère » et « le câble ».
Mais ce personnage du gars de la shop est un peu nono, looser, pauvre type, alors c’est un peu déprimant à la longue.
J’admire pourtant le geste courageux qui est fait en proposant une autre relecture de ces monologues, mais c’est un peu long par bout, et souvent déprimant (surtout quand la musique part, un petit piano mélancolique, un effet sonore trop souvent utilisé et qui finit par tapper sur les nerfs).
La deuxième partie est plus rigolote que la première, mais il y a une fin un peu bizarre, qui rend notre narrateur encore plus pathétique. Je crois qu’on aurait pu trouver mieux?
C’est bon, mais ça manquait de quelque chose … Quelqu’un d’autre l’a vu?

Pour une version de cette recette à imprimer facilement, sans blabla, cliquer ici !

 

samedi 4 février 2012

Tous ce que vous avez toujours voulu savoir sur ce fameux Général Tao… sans oser le demander

J’aime bien cette recette de poulet, mais je me méfie un peu des versions restos car elles sont souvent trop accompagnées de sauce trop sucrée, et le poulet trop pané et souvent mal cuit.
J’étais donc bien content de trouver cette recette chez Isa, une recette de Jean Chen qui a été il semble présentée chez Daniel Pinard mais je n’en ai aucun souvenir. Il faudra que je me trouve le DVDs, je m’ennuie! ;)
J’avais entendu des histoires un peu héroïques sur l’origine historique de ce plat, comme de quoi ce fameux général chinois Zuo Zongtang (ou Tso Tsung-tang, selon les ortôgrafs) aurait cuisiné ce plat pour remonter le moral de ses troupes au milieu des années 1800.
Il n’en est absolument rien! Ce général est vraiment un héros de guerre chinois. Mais c’est un militaire haut gradé qui travaillait pour l’empereur Qing et qui ne devait pas lire Confucius trop souvent, car il était là pour mater les nombreuses rébellions de provinces (l’une de ces rebellions, la Taiping Rebellion, aurait causé 20 millions de morts durant 15 ans, selon wiki!). Plus tard d’ailleurs, ce joyeux Mao, roi des rigolos (même Staline trouvait que Mao était heavy), a utilisé cette rébellion contre l’empereur dans sa toujours subtile propagande de bulldozer.
Mais laissons la Chine pour le moment. Ce plat a plutôt été inventé bien après cette épique époque opaque, et en fait ce serait à New York dans les années soixante-dix! ;) Ce plat était avant inconnu en Chine et fut en fait connu là bas quand des expatriés l’ont fait connaître à leur retour en Chine ;) Il y a aussi plusieurs restos chinois de New York qui en revendiquent l’origine.
D’ailleurs, saviez-vous qu’il n’y a qu’au Québec qu’on nomme ce plat « poulet du général Tao »? Ailleurs, on parle du général Tso, du général Zuo, ou Gow, Chow, Chou, Gao ou encore Gau… toutes des orthographes dérivées du nom du général Zuo Zongtang. Parfois il a une même une promotion et c’est le poulet de l’Admiral Tso, ou du Governor Tso.
Ce bon vieux Duo Tang doit maintenant avoir un sérieux problème d’identité!
Mais bon, oublions aussi les versions fast food trop sucrées, cette recette est vraiment bonne, le poulet est tendre et pas trop recouvert de panure, et la sauce bien balancée.
C’est très réussi!
Recette pour 4-6 personnes, selon la taille des poitrines de poulet
Temps à prévoir : environ une heure
Source : Les délices de Jean Chen,
via Isa
Sauce :
-    ¼ tasse (60 ml) de vinaigre
-    ½ tasse (100 g) de sucre
-    1 cuillère à table de vin de xérès sec (un truc ignoble selon moi, qui ne sert qu’à la cuisson)
-    1 cuillère à table de sauce aux huîtres
-    1 cuillère à table sauce soya
-    ¼ tasse (60 ml) d'eau
-    ¼ cuillère à thé de Sriracha (ou du Sambal Oelek), ou plus selon votre goût
-    4 cuillères à thé de fécule de maïs, délayée dans ¼ tasse (60 ml) d’eau

Friture du poulet
-    Un emballage d’environ 250-300 g de farine pour tempura. Mélanger selon les instructions de l’emballage
-    1 œuf légèrement battu
-    3 poitrines de poulet sans peau désossée et taillée en petits cubes
-    Un pouce d’huile de canola dans une poêle (pour friture)
-    1 poivron rouge, taillé en fine julienne
ü Mélanger dans une large poêle le vinaigre blanc, le sucre, le xérès, la sauce aux huîtres, la sauce soya, l’eau et la sauce aux piments ainsi que la fécule délayée. Cuire à feu moyen en mélangeant jusqu'à épaississement. Réserver.
ü Préparer la farine tempura dans l’eau selon les instructions de l’emballage et ajouter un œuf. Bien mélanger. Y lancer le poulet.
ü Dans une poêle, faire monter la température de l’huile à 300°F, et  frire le poulet environ 7 min, ou jusqu’à l’obtention d’une couleur dorée. Ou encore plus facile, votre thermomètre planté au cœur d’un morceau charnu devrait atteindre 180°F. Prévoir plusieurs batch de cuisson pour tout cuire le poulet, et garder le poulet cuit au four dans une assiette munie d’un papier essuie-tout.
ü Dans la poêle où a cuit la sauce, ajouter les poivrons finement tranchés à la sauce déjà préparée. Ajouter le poulet cuit et bien mélanger. Servir!



ü Option 1 – tant qu’à avoir du tempura, s’il reste de la pâte : quand le poulet est cuit, faire cuire ensuite des brocolis, échalotes vertes, ou autres légumes pour accompagner.
ü Option 2 – ajouter des graines de sésame grillées au moment de servir.


Pendant ce temps
, le sixième tome de la trilogie berlinoise ;), Hôtel Adlon, vient de paraître en français. J’avais déjà parlé de cette série  ici.
Alors que le 5e se passait au début des années 1950, Philip Kerr nous ramène cette fois en 1934, à l’époque où les nazis viennent de prendre le pouvoir et ont les deux mains sur le volant. Des juifs disparaissent (les troubles pour eux commencent) et une journaliste juive américaine fait enquête avec Bernhard Gunter à Berlin.
Je ne l’ai pas encore terminé, j’en suis à un peu plus de la moitié, mais à date c’est très très bon! Tout ce complique rapidement dans ce Berlin sous la propagande nazie, et il y a comme toujours des jeux sinueux de pouvoirs tordus …
Pour une version de cette recette à imprimer facilement, sans blabla, cliquer ici !

jeudi 2 février 2012

Quoi faire avec le foie dans le poulet?

On achète un poulet au gamasin avec la noble intention de le faire rôtir au four, et dedans, pop, comme ça sans prévenir, comme un cheveu sur la soupe, comme une déclaration choc de sénateur pathétique, il y a un foie.

UN foie.

Je ne sais pas pour vous, mais à moins de le pulvériser et de l’ajouter à la sauce, ce qui est pas mal bon en passant, quoi faire avec UN foie de poulet?
On le fais sécher puis on le roule pour le fumer? On les accumule au congélateur pour faire (dans 8 ans) un pâté de foie de poulet? On les mets dans les craques de murs pour colmater contre le froid? On les envoie en Éthiopie? On le donne au chien?

Pas de surprise si souvent les gens jettent le foie de poulet!
Si vous ne l'ajoutez pas à la sauce, voici pour vos yeux ébahis une petite astuce pour faire de quoi d’amusant et de bon avec! On le transforme en super pâté de foie instantané!
Recette pour 4-6 craquelins
Temps à prévoir : 10 minutes
Source : moi!
-    1 foie de poulet, dénervé
-    Une échalote sèche, hachée finement
-    Une goutte ou deux de porto
-    Option : une cuillère à thé de marmelade d’oignon, sinon une touche de miel?

ü Dans une poêle antiadhésive, faire sauter le foie et l’échalote dans un peu de beurre, jusqu’à ce que le foie soit rosé.
ü Pulvériser dans un petit mélangeur, et ajouter le porto et / ou la marmelade d’oignon. Repulvériser fougueusement.
ü Refroidir dans le banc de neige. Servir négligement sur un cracker à votre blonde alors qu’elle ne se peut plus parce que le poulet qui rôti sent trop bon dans la maison et il qu'il reste une bonne demi heure de cuisson...
Pendant ce temps, j’ai lu durant les fêtes la nouvelle BD du bédéiste québécois Guy Delisle. Il a accompagné sa blonde qui travaille dans Médecins Sans Frontières dans plusieurs pays, ainsi que des voyages par lui-même pour une entreprise de bédé animées qui sous contractait en Chine et en Corée du Nord.
Ces voyages ont inspiré les grandes bandes dessinées Shenzhen (2001), Pyongyang (2003), Chroniques birmanes (2007) et enfin Chroniques de Jérusalem fin 2011.
Je ne me suis pas trop forcé pour chercher la couverture en français, mais oui, c'est disponible partout en français!
C’est bien simple, avec Paul, c’est ce que j’ai lu de plus brillant en BD dans les dernières années. Rien de moins! Je crois même que je préfere un tantinet Delisle à Rabagliati.
Commencez par le dernier, les Chroniques de Jérusalem. Guy Delisle réside donc en Israël vers 2008 à la joyeuse époque où Israël lance son opération Plomb Durci, contre finalement des populations arabes à peu près sans défense.

Mais il ne s’agit vraiment pas d’un livre de guerre ou de politique. Delisle a donc habité sa banlieue arabe tranquille, sans chercher à voir les points chauds où il y a la guerre, et s’amuse à faire des croquis un peu partout. Il observe donc la société autour de Jérusalem, les deux solitudes, leurs côtés touchants, les côtés culturels tordus et étranges, parfois qui nous semblent si absurde à nous de l'extérieur.
Lisez en de longs extraits sur le blogue de Guy Delisle! Puis courez vite acheter ce livre! ;)
Vraiment chaudement recommandé… Pyongyang et les Chroniques birmanes sont vraiment très bon aussi!
Pour une version de cette recette à imprimer facilement, sans blabla, cliquer ici !