J’aime bien cette recette de poulet, mais je me méfie un peu des versions restos car elles sont souvent trop accompagnées de sauce trop sucrée, et le poulet trop pané et souvent mal cuit.
J’étais donc bien content de trouver cette recette chez Isa, une recette de Jean Chen qui a été il semble présentée chez Daniel Pinard mais je n’en ai aucun souvenir. Il faudra que je me trouve le DVDs, je m’ennuie! ;)
J’avais entendu des histoires un peu héroïques sur l’origine historique de ce plat, comme de quoi ce fameux général chinois Zuo Zongtang (ou Tso Tsung-tang, selon les ortôgrafs) aurait cuisiné ce plat pour remonter le moral de ses troupes au milieu des années 1800.
Il n’en est absolument rien! Ce général est vraiment un héros de guerre chinois. Mais c’est un militaire haut gradé qui travaillait pour l’empereur Qing et qui ne devait pas lire Confucius trop souvent, car il était là pour mater les nombreuses rébellions de provinces (l’une de ces rebellions, la Taiping Rebellion, aurait causé 20 millions de morts durant 15 ans, selon wiki!). Plus tard d’ailleurs, ce joyeux Mao, roi des rigolos (même Staline trouvait que Mao était heavy), a utilisé cette rébellion contre l’empereur dans sa toujours subtile propagande de bulldozer.
Mais laissons la Chine pour le moment. Ce plat a plutôt été inventé bien après cette épique époque opaque, et en fait ce serait à New York dans les années soixante-dix! ;) Ce plat était avant inconnu en Chine et fut en fait connu là bas quand des expatriés l’ont fait connaître à leur retour en Chine ;) Il y a aussi plusieurs restos chinois de New York qui en revendiquent l’origine.
D’ailleurs, saviez-vous qu’il n’y a qu’au Québec qu’on nomme ce plat « poulet du général Tao »? Ailleurs, on parle du général Tso, du général Zuo, ou Gow, Chow, Chou, Gao ou encore Gau… toutes des orthographes dérivées du nom du général Zuo Zongtang. Parfois il a une même une promotion et c’est le poulet de l’Admiral Tso, ou du Governor Tso.
Ce bon vieux Duo Tang doit maintenant avoir un sérieux problème d’identité!
Mais bon, oublions aussi les versions fast food trop sucrées, cette recette est vraiment bonne, le poulet est tendre et pas trop recouvert de panure, et la sauce bien balancée.
C’est très réussi!
Recette pour 4-6 personnes, selon la taille des poitrines de poulet
Temps à prévoir : environ une heure
Source : Les délices de Jean Chen, via Isa
Temps à prévoir : environ une heure
Source : Les délices de Jean Chen, via Isa
Sauce :
- ¼ tasse (60 ml) de vinaigre
- ½ tasse (100 g) de sucre
- 1 cuillère à table de vin de xérès sec (un truc ignoble selon moi, qui ne sert qu’à la cuisson)
- 1 cuillère à table de sauce aux huîtres
- 1 cuillère à table sauce soya
- ¼ tasse (60 ml) d'eau
- ¼ cuillère à thé de Sriracha (ou du Sambal Oelek), ou plus selon votre goût
- 4 cuillères à thé de fécule de maïs, délayée dans ¼ tasse (60 ml) d’eau
Friture du poulet
- Un emballage d’environ 250-300 g de farine pour tempura. Mélanger selon les instructions de l’emballage
- 1 œuf légèrement battu
- 3 poitrines de poulet sans peau désossée et taillée en petits cubes
- Un pouce d’huile de canola dans une poêle (pour friture)
- 1 poivron rouge, taillé en fine julienne
ü Mélanger dans une large poêle le vinaigre blanc, le sucre, le xérès, la sauce aux huîtres, la sauce soya, l’eau et la sauce aux piments ainsi que la fécule délayée. Cuire à feu moyen en mélangeant jusqu'à épaississement. Réserver.
ü Préparer la farine tempura dans l’eau selon les instructions de l’emballage et ajouter un œuf. Bien mélanger. Y lancer le poulet.
ü Dans une poêle, faire monter la température de l’huile à 300°F, et frire le poulet environ 7 min, ou jusqu’à l’obtention d’une couleur dorée. Ou encore plus facile, votre thermomètre planté au cœur d’un morceau charnu devrait atteindre 180°F. Prévoir plusieurs batch de cuisson pour tout cuire le poulet, et garder le poulet cuit au four dans une assiette munie d’un papier essuie-tout.
ü Dans la poêle où a cuit la sauce, ajouter les poivrons finement tranchés à la sauce déjà préparée. Ajouter le poulet cuit et bien mélanger. Servir!
ü Option 1 – tant qu’à avoir du tempura, s’il reste de la pâte : quand le poulet est cuit, faire cuire ensuite des brocolis, échalotes vertes, ou autres légumes pour accompagner.
ü Option 2 – ajouter des graines de sésame grillées au moment de servir.
Pendant ce temps, le sixième tome de la trilogie berlinoise ;), Hôtel Adlon, vient de paraître en français. J’avais déjà parlé de cette série ici.
Alors que le 5e se passait au début des années 1950, Philip Kerr nous ramène cette fois en 1934, à l’époque où les nazis viennent de prendre le pouvoir et ont les deux mains sur le volant. Des juifs disparaissent (les troubles pour eux commencent) et une journaliste juive américaine fait enquête avec Bernhard Gunter à Berlin.
Je ne l’ai pas encore terminé, j’en suis à un peu plus de la moitié, mais à date c’est très très bon! Tout ce complique rapidement dans ce Berlin sous la propagande nazie, et il y a comme toujours des jeux sinueux de pouvoirs tordus …
Va bien falloir que je me décide un jour à faire de la friture, j'ai comme un blocage mental. Cette recette a l'air délicieuse et comme tu dis, pas TROP de panure avec des minis morceaux de poulet!
RépondreSupprimerJe suis toujours à la recherche de la meilleure recette de général tao. Je vais comparer la tienne aux miennes et voir si je l'ai déjà essayée ! Tu m'as trop fait rire avec ton Duo Tang... !!
RépondreSupprimerY'a longtemps que j'en ai mangé et surtout fait, alors tu me donne franchement de le goût d'en cuisiner. C'est tellement bon!!
RépondreSupprimerTrès instructif et intéressant ton billet!
RépondreSupprimerJe ne fais pas friture à la maison, mais mon Homme est friand de poulet Tao! Le Tao resto-trop-de-tout.
Joël!!! Je suis tellement contente de trouver une autre version du general tao! Je veux justement en cuisiner prochainement, j'ai une recette d'une amie à tester en premier et la tienne, je la réserve en second! Elle a l'air très bonne :)))
RépondreSupprimerC'est vrai, le 6ème tome de Kerr est sorti! Yeah! Je suis en manque de lectures ces derniers temps!!!! Oh, ton billet sur le poulet général Tso est fort instruction. J'ai bien connaître l'origine de certains plats. Je vais certainement tester cette recette, j'ai bien hâte de goûter!
RépondreSupprimerPeu importe d'où ça peut bien venir ce nom, le poulet lui est ben ben bon avec cette belle sauce là!
RépondreSupprimerQuoi un 6ème tome? Faudrait bien que je poursuivre, je n'ai lu que le premier. J'avoue ne pas avoir été très convaincue par ce bouquin, mais ça va peut-être aller en s'améliorant?
Ah...si mes cours d'histoire avec été racontés avec autant de passion, j'aurais eu de meilleurs résultats ;-) Je prends ta recette, fiston est fou de Général Tao (toutes versions confondues).
RépondreSupprimerJe n'ai pas lu la trilogie Berlinoise, mon chéri vient d'attaquer ;-)
Ah ben saperlipopette; un autre livre à lire! Ma liste à lire est aussi longue qu'un roman de Tolstoï!
RépondreSupprimerTu iras voir mon blog, je t'ai tagué! Bonne fin de semaine :)
RépondreSupprimerJe t'ai tagué monsieur! ^^
RépondreSupprimermiam, ça me met en appétit ce petit plat ;)
RépondreSupprimerCette version est vraiment extra!
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