Cette super recette me rappelle de bons souvenirs. Quand j’étais petit (… ;) ) , avec ma bonne amie Caroline, on organisait des soupers gastronomiques pour 20-25 personnes, avec 12 services. Vous avez bien lu les deux chiffres de la dernière phrase, c’était une entreprise de fou, qu’on planifiait des mois à l’avance, puis en cuisine des jours avant le jour J.
Du délire!
Il y avait des tas de hors d’œuvre (saumon mariné, fleurs de saumon sur canapé, hors-d'œuvre au roquefort, tomates séchées et feta, bruschetta, prosciutto e melon, moules mayonnaise, …), des entrées (je me souviens entre autres d’avoir fait 25 chaussons aux escargots et à la crème d’ail, du tartare de saumon à l’huile de homard, des raviolis maison farcis au turbot, homard et aux crevettes…), des soupes, salades (aux gésiers de volaille, de cresson au roquefort, …), trous normands, et éventuellement un plat principal (selon les années : ossobuco, carré d’agneau, poitrine de dinde farcie au riz sauvage, sole en croûte de courgette sauce aux carottes, et aussi une fois cette recette présentée ici). Il y avait toujours au moins trois choix de légumes, parfois cinq.
Il fallait évidemment que le plat principal (et mettons la moitié des entrées) soit préparé d’avance.
Du délire!
Ah oui, on choisissait aussi un vin qui pour aller avec chaque plat.
Du délire!
On faisait ça entre Nowelle et le jour de l’an. Tout ça était évidemment bon enfant, les retards en cuisine fréquents, et on avait un paquet d’offres des convives pour faire la vaisselle durant la soirée et à la fin.
On demandait aux invités une contribution, juste assez pour payer la bouffe et le pinard.
Mais on avait beaucoup de plaisir à faire tout ça!
Alors, voici cette recette de poisson, qui se prépare un peu d’avance. Juste attendre à la dernière seconde pour répartir la chapelure sur le poisson!
Ici servi avec pomme de terre à la roquette et asperges au caramel balsamique :
Recette pour 4 personnes
Temps à prévoir : environ trente minutes en toutSource : ?
- 5 échalotes sèches
- 1 tasse (250 ml) de chapelure
- 2 cuillères à soupe de ciboulette
- 2 cuillères à soupe de persil frais
- 2 cuillères à thé de thym
- Le jus d’une lime
- Quatre beaux* filets de flétan, idéalement d’une épaisseur d’environ un pouce
(*cette recommandation étrange n’est pas un éditorial esthétique puisque Serge Gainsbourg n’était pas un flétan)
ü Allumer le four à 400ºF (200ºC).
ü Faire cuire les échalotes dans un peu d’huile, à feu doux, sans faire colorer. Mettre dans un bol
ü Dans la même poêle, ajouter la chapelure et faire dorer 5 minutes, en brassant une fois de temps en temps. Mettre dans le bol avec les échalotes.
ü Dans ce bol, ajouter les épices et le jus de lime. Saler et poivrer (ne pas lésiner sur le poivre).
ü Éponger les filets et les mettre sur une plaque. Disposer la chapelure à l’échalote dessus et presser un peu pour faire tenir.
ü Cuire jusqu’à ce que se soit cuit*, et passer sous le broil les dernières minutes pour faire griller la croûte au besoin.
(*Combien de temps? Mettons dix minutes? Il faut que la chaleur ait traversé le poisson et que la consistance cuite soit à votre goût, quoi…)
Pendant ce temps, malgré la niaiserie que j’ai dite plus tôt, je dois dire que j’adore Serge Gainsbourg. Je me souviens d’avoir pris une (petite) cuite au pastis (son alcool préféré) lors de l’annonce de son décès, en 1991.
Serge Gainsbourg est pour moi un artiste incontournable, qu’il faut connaître.
Si vous ne le connaissez peu, oubliez sa gueule, oubliez ses provocations et autres coups d’éclats, oubliez ses films (pas très bon, ni les siens ou ceux où on le faisait généralement tourner dans un rôle de méchant pour sa sale gueule).
Oubliez son dernier passage au Québec, hautement médiatisé (Gainsbourg était bourré et répondait n’importe quoi en entrevue). Oubliez aussi la fois qu’il s’est fait piéger avec les conneries de Coallier ou de Snyder, qui a demandé à Gainsbourg quel était le plus beau cadeau qu'il avait fait à une femme. C’était sûr à 120 % que Gainsbourg allait répondre « ma queue », car il répondait TOUJOURS ainsi à cette question dans les entrevues, par pure provoc’.
Le lendemain, à la radio, Coallier disait « qu’il n’avait jamais interviewé quelqu’un d’aussi dégueulasse que Gainsbourg ». Hypocrite! Tu savais exactement ce que tu faisais, ti-casse!
Oubliez les potins, Gainsbarre, Bardot, Jane, Bambou, etc.
Maintenant qu’on a mis tout ça de côté, il reste les tounes. Mais quelles tounes. Encore là, il faut oublier certaines provoc’, les hits pop (je t’aime moi non plus, Sea sex and sun, etc.), et les tounes moins inspirées (sa période « nazie », entre autres, pas intéressante à mon sens mais aussi certaines tounes de ses débuts, quand il cherchait son style (ex : Viva Villa)).
Ses chansons jouent souvent sur des double sens, assez finement d’ailleurs. Boris Vian le comparait à Cole Porter, un autre géant de la chanson, ce qui n’est pas rien!
Je vous recommande fortement d’écouter les tounes suivantes avant de juger Gainsbourg, vous m’en reparlerez après! La plupart se trouvent sur Youtube. Évitez les versions live, Gainsbourg était en fait assez timide sur scène et peu flamboyant.
Amour sans amour (« combien j’ai connu d’inconnues, toutes de rose dévêtues »)
Bonnie and Clyde (avec Brigitte Bardot, où Gainsbourg montre l’amour romantique d’un truand pour sa compagne, malgré sa carrière dans le crime)
Cargo Culte (chanson étrange mais magnifique sur les sorciers des îles perdues du Pacifique, qui souhaitent les accidents d’avion dont ils pilleraient le contenu. « Ces naufrageurs naïfs armés de sarbacanes; Qui sacrifient ainsi au culte du cargo; En soufflant vers l'azur et les aéroplanes » et à travers ça l’invocation d’une fille qui est morte dans un accident d’avion dans cette région).
Couleur Café (reprise souvent par d’autres, dont sa fille Charlotte, en rappel, lors de son dernier passage à Montréal)
I’m the boy (mais qu’est-ce qu’on ferait, si on avait le don d’invisibilité et qu’on était un peu pervers? :) )
Je suis venu te dire que je m'en vais (quel texte, quel rendu!)
La Javanaise (quelle classe!)
Le Poinçonneur des Lilas (quelle ironie froide!)
Lemon Incest (magnifique chanson, je trouve, sur un amour incestueux père-fille. Tabou! Basée sur l’étude n°3 Opus 10 de Chopin)
L’Hôtel particulier (un bordel, en fait. La reprise de celle là par les Rita Mitsouka est très bonne)
Lola Rastaquouère (« comment pouvez-vous me parler d’amour, vous qui n’avez jamais connu Lola Rastaquouère? »)
Manon (sur l’amour-haine qui lui inspire une fille)
Marilou Reggae (jolie chanson grivoise, sur fond de reggae)
Melody (chanson un peu étrange, sur la beauté et l’allure élégante d’une Rolls Royce qui sillonne les rues, et qui fait un accident avec une cycliste)
Sorry Angel (très belle chanson sur le suicide)
Souviens toi de m’oublier (avec Deneuve, superbe texte sur la rupture)
Variations sur Marilou (chanson érotique, ou le même thème est disséqué sur 7 minutes, avec à chaque fois une petite variante)
Vieille canaille (géniale traduction reggae de Rascal You, une toune où il dit à son rival amoureux comment il le déteste)
Et puis? ;)