Dimanche matin, lever tard. Je vais chercher des cafés chez Starbucks (quel bordel bruyant), et on déjeune à la chambre.
On commence notre journée en retournant à la Plaça Reial, ou se tient le dimanche matin un marché de collectionneurs : timbre et monnaie surtout, mais aussi des choses un peu biz à collectionner comme des bouchons de bouteilles de bière? J’y aurais passé des heures pour chercher des choses pour ma collection de monnaie!
Puis on s’est aventuré dans le quartier Raval, un quartier populaire juste à l’ouest des Ramblas. Il s’agit d’un quartier populaire Barçelinot, longtemps un lieu de logements insalubres, et un repaire de bars miteux et de prostitution. Mais ce quartier évolue avec le temps et devient de plus en plus sûr, et intéressant (salles de spectacle, musées, bars branchés). Raval a aussi ses Ramblas, connus eux pour leur sculpture de Botero (le gros chat).
On a visité l’église Sant-Augusti, puis suivi la Carrer de Sant Pau jusqu’aux Ramblas de Raval, puis direction l’église Sant Pau des Camp, la plus vieille de Barcelone encore debout (12e siècle).
Puis recherche du funiculaire devant nous amener sur la colline du Montjuic : jamais trouvé! Nos guides indiquaient un endroit où il n’y a rien. On n’a pas trop le temps de chercher, car le musée Mirò ferme de bonne heure. Bon, taxi! Les taxis ne sont pas trop chers à Barcelone, et tout est compact donc pas trop loin de toute façon.
Musée Joan Mirò, très intéressant, avec peintures et beaucoup de sculptures. Je connaissais moins l’œuvre de Mirò (j’étais allé au Musée des Beaux Arts de Montréal en 1986 mais ça fait un bail) et ce fut très instructif. Entrée 9€/adulte.
Puis marche vers le téléférique. Ma blonde : « même pas haut! Même pas épeurant! » (dit elle en sortant, mais elle ne parlait pas beaucoup durant)… Mais quelle vue! Entrée 10€/adulte.
Le téléférique nous amène au quartier La Barceloneta, le quartier le plus au sud de Barcelone, sur une péninsule. On va diner (il est tout de même 16 heures :) ) dans un resto recommandé dans le guide de ma blonde, Le Suquet de l’Almirall. Ce restaurant est installé dans une ancienne usine de construction de bateaux. Le chef Quim Marqués a écrit des bouquins de cuisine et semble bien connu à Barcelone. On y a mangé une paella absolument formidable, le bouillon semblait être un fumet de poisson très concentré. On y avait aussi ajouté des morceaux de seiche, son encre et des zestes de citron. Superbe! Note de 11 sur 10! Un peu plus cher, avec une bouteille de cava : 83€.
Ils font de la paella depuis 2 ans seulement, mais une version unique à eux, qu’ils nomment (un peu pompeusement peut-être) la Paella DO Barceloneta (ou « appellation origine Barceloneta ») et cette paella unique est aussi numérotée (on reçoit une étiquette, on a eu la # 10502 et la # 10503 J ). Amusant. La recette est sur leur blogue. Je me dois de refaire ça un jour! Puis il est passé 17h, on va à la plage urbaine de la Barceloneta. En ce dimanche chaud et ensoleillé, ya du monde en titi! Tout Barcelone y est! Les gens ne vont commencer à quitter la plage que vers 19h.
Je me suis fait un amigo tapiskanais, des gens qui travaillent durs à vendre n’importe quoi. Mon nouvel ami ne comprenait pas que je lui donnais 4€ alors qu’il me demandait 3€ pour deux bières froides. Ce que j’en comprends est que les gens ont pas l’air hyper cool avec eux.
Vers 20h, marche de retour à travers le quartier Barceloneta, un quartier ouvrier qui a beaucoup de charme.
Un plus loin, on a vu une affiche qui disait l’heure (20h36) et la température (35º) !Remontée des Ramblas à travers les étals d’artisans.
Souper de pizza take-out, à la chambre, avec une bonne bouteille de Rioja Riserva 2005, de Antaño.
Lundi!
Journée sur le thème Gaudi, cet architecte fou, mais extraordinaire. Antonio Gaudi était un génie Barcelinesque de l’architecture en plus d’être un touche-à-tout perfectionniste : décoration, meubles, il désignait même les poignées de portes ou de tiroirs pour qu’ils soient parfaitement ergonomiques!
Gaudi était un esthète religieux qui avait une vision nouvelle de l’architecture ou se mélangeait harmonieusement le côté pratique et l’esthétique nouvelle. Tout est repensé, jusque dans les moindres détails.
On a fait quatre sites dans la même journée :
La Casa Battlò (prononcer « Batlio ») est un domicile remodelé par Gaudi pour la famille Battlò (riche à craquer). Tout est rond dans cette maison, et le toit fameux pour ses cheminées et cette crête de dos de dragon! Je pourrais vous parler des milliards de détails durant des heures. Entrée de ces sites pas données, celle là 18€/adulte.
La Casa Mila (ou surnommée la Pedrera)! Un bâtiment à appartement qui n’a pas d’angle – tout est arrondi! Ce fut l’un des premiers bâtiments avec un stationnement souterrain pour les voitures, une nouveauté à l’époque. Tous les appartements ont accès aux puits de lumière, en plus de la lumière d’une façade extérieure, ce qui était une autre nouveauté pour cette époque de logements mal éclairés. Aussi, la structure du bâtiment supporte la façade et non l’inverse comme avant : on pouvait donc y aménager de larges fenêtres et balcons. Les murs dans les appartements sont arrondis, je ne sais pas ce que ça veut dire en Feng Shop Sui, mais c’est magnifique! Entrée 16 €/adulte.
Lunch! Au restaurant Tapa Madre (rue Mallorca, 301). Belle adresse trouvée dans le guide de Barcelone tiré du guide L’ombre du vent. Encore des tapas, bien sûr : Pop a la Gallega (tranches minces de pieuvre, sur pomme de terre, et avec pimenton, miam! À faire), Légumes grillés (avec purée poivron rouge – amandes), moules vapeur, boules de morue frites, Pa amb tomaquet et une bouteille de cava (Giro Ribot Brut Tendencias). Exquis tout ça, restaurant très recommandé. La grosse vie sale, c’est un peu tout ça! 46€ avec une bouteille de cava. À un moment de notre repas, un pigeon est entré dans le resto, et s’est éventuellement posé au sol. Là, le proprio s’est amené avec ce qui semblait être un couteau, ce qui a fait hurler ma blonde et une autre cliente… ce n’était qu’une lame de métal pour ouvrir la porte pour faire sortir le volatile étourdi :)
On est allé voir le Marché La Conceptiò mais il était alors fermé (on est arrivé trop tard). J’avais travaillé là-dessus il y a 20 ans et j’aurais bien aimé voir s’ils avaient appliqué nos recommandations. Ai l’impression que non!
Puis la Sagrada Familia, cette magnifique église en construction depuis 1890 (ils prévoient la terminer dans 11 ans). C’est simplement la plus belle église que j’ai vue dans ma vie. Souci du détail fou et symbolique religieuse fouillée et brillante. Normalement, une église a une seule façade, mais lui en a prévu trois! Soit la naissance de JiCi, sa gloire et sa mort. Entrée 15€/adulte, avec audio guide (très recommandé!).
L’intérieur ressemble à une forêt!
Taxi! On va au parc Guell, dans le nord de Barcelone. C’est un lieu qui devait une cité-jardin, mais qui a réussi à vendre trop peu de maisons. Gaudi y habitait, dans ce qui est aujourd’hui la casa museu Gaudi (si vous êtes dans le coin, mais ne vaut pas le détour). Les maisons des gardes à l’entrée ressemblent à des maisons de contes de fées. Le parc Guell est magnifique et ses bancs sont archiconnus (on les voit d’ailleurs dans le film de Woody Allen « Vicky Christina Barcelona »). Superbe endroit pour faire un pique-nique!
Puis dernier taxi (à réaction) de la journée pour le retour vers la Plaça de la Catalunya.
Arrêt ravitaillement à l’épicerie Carrefour, encore parce que la Boqueria est fermé (passé 8 heures). On s’est vraiment bien adapté aux heures locales, au point de les dépasser ;)
En passant, Carrefour, quelle épicerie d’arriérés en comparaison aux nôtres! Juste deux détails vraiment cons. Pas de bière ou de cava au frigo! Étole, il fait 35º dehors! Aussi, on doit faire peser les fruits et légumes dans ce département, car les caisses n’ont pas de balances! Préhistorique et pathétique! Car on n’était pas les seuls à laisser nos fruits et légumes non pesés à la caisse, bien des gens se faisaient attraper par cette procédure idiote. Par contre, leur ciabatta maison était ben bonne :)
Repas « sur » les Ramblas encore une fois.
Je vous ai déjà parlé des statues vivantes qu’on y trouve. En voici une courte liste : ange, bébé dans un landau, homme sans tête, femme à tête de fleurs et robe à tiroirs dalinesque, comboy en étain, Don Quichotte, le monstre dans alien (!), un tournesol, une femme sur un vélocipède, un homme à vélo accompagné d’un squelette à vélo, un bourreau avec une corde de pendu, etc. Ils ont de l’imagination les Barcelons!
On aussi observé des tapiskanais qui vendait toutes les sortes de pacotille possible (dont des sifflets insupportibles), avec une sorte de « mafia » qui ramassait les invendus (et l’argent j’imagine) à la fin de la soirée. Est-ce une mafia d’immigration illégale? On poursuit notre enquête :)
Il y a aussi sur les Ramblas des spectacles (ex. : breakdance, danses locales), mais sous notre fenêtre sévissait un imitateur de Michael Jackson. À tous les cr… de soirs. Mais le gars était bon en animation de foule. À un moment, il disait aux gens d’approcher pour faire un rond « ou tout le monde voyait bien ». Ça, c’était brillant comme tactique, car quand il passait le chapeau, les gens qui s’étaient approchés étaient plus gênés de ne rien donner.
Et puis sur les Ramblas, il y avait aussi les dealers de dope, qui envoyaient les clients sur un coin de rue, ou un autre gus les amenait ailleurs pour la transaction. Le premier, celui qui recrutait, n’avait donc absolument rien sur lui! Bon, il parait que c’est pareil partout comme manière de faire, mais j’y connais rien ;)
Bref, ben des choses à voir de notre lucarne!
Mardi, retour dans le Barri Gòtic. Visite de la Cathédrale (très belle, mais ben ben du monde) dont une visite en ascenseur vers les toits (en rénov’). Une plaque dans cette cathédrale nous dit que c'est à cet endroit que furent baptisés les indiens ramenés par Christophe Colomb.
On explore une autre section du Barri Gòtic, et on stoppe à la Meson del Café pour un … café.
Il y a à Barcelone un équivalent du Bixi, nommé Bicing. Comme la ville est plutôt plate pour la partie centrale, ça peut être une bonne idée (se renseigner à l’avance des coûts et des emplacements).
On est allé voir la façade du Palau Guell, un autre édifice de Gaudi. L’entrée était 10€, alors on n’est pas allé, jugeant qu’on en avait vu suffisamment la veille.
On a pris le métro vers le quartier Gratia, un quartier supposément très animé.
C’était l’heure du lunch alors on est allé chez Cal Boter, une suggestion du guide de ma blonde. L’attente à la porte en valait la peine. 23€, avec eau en bouteille et vin! Le menu était une photocopie hyper raturée et annotée, ce qui était amusant. J’ai pris une entrée de fèves catalanes (fèves vertes, jambon, lard, boudin) puis une saucisse de porc avec haricots blancs à l’ail. Très bon! Ma blonde a commandé une crème de blattes … (OK, crema de blat, c’est crème de maïs!) Promenade dans ce super quartier animé … c’était mort! Mardi soir, ben des choses fermées. On est allé voir le mercat Abaceria, où j’avais aussi sévi il y a 20 ans, mais c’était un peu triste car de nombreux trucs étaient fermés. Ils auraient dû nous écouter!
On est allé voir la façade de la Casa Viçens de Gaudi (ne se visite pas). Il s’agit d’une des premières œuvres de Gaudi, amusant.
Retour en métro vers la Boqueria. Tout de même parfois un peu cher, on a trouvé – ½ kg de fruits secs pour 10€ (mais ils étaient très bons!), ½ tortilla aux épinards 7€ (même bio!) …
Bouffe et bagages, car on quitte la ville demain matin! Catalogne, on arrive!