(Une petite montée de lait sur les activités des anti-plaisirs bien pensants)
Depuis quelques temps, il y a des activistes animaliers bien pensants qui surfent sur la droite de la vague écolo et qui essaient de nous culpabiliser dans nos pratiques culinaires, agricoles, ou de chasse.
Par exemple, Paul McCartney qui vient aux Îles de la Madeleine nous faire la morale sur la chasse aux phoques. Sir Paul est végétarien, il a le droit dans sa vie privée, mais qu’il nous foute la paix sur cette activité de chasse traditionnelle (et qu'il laisse ses roadies manger des burgers).
(Et Dieu (s'il existe) sait que j'adore Paul McCartney (et que j'ai pas eu de billets...aaargh!)).
Sauf que personne de son entourage fermé lors de sa visite lui a dit que la chasse aux blanchons est interdite depuis 1987! Vous vous êtes fait avoir par une bande de menteurs, Sir Paul!
Les derniers en lice aux États-Unis à essayer d’imposer leurs croyances sur le reste de la population, c’est une bande de zoufs biens pensants qui veulent éliminer l’industrie du foie gras de canard aux États-Unis. Le Devoir d’aujourd’hui en parle (voir l'article plus bas, après mon billet).
Mais ne nous croyons pas en sécurité au nord de la frontière car il y a aussi au Québec une petite bande qui veulent la même chose ici, le Réseau action globale (Rag). Ils ont fait un coup de pub en 2007 sur ce sujet en filmant des pratiques douteuses et de la violence contre les canards dans deux fermes d'élevage. Cas isolé, ont tout de suite dit les éleveurs de canard du Québec, qui ont invité l'organisme à les visiter. Oui, il y a surement des cas isolés de maltraitance (ou de stupidité cruelle chez certains employés), mais il ne faut pas punir toute l'industrie du canard pour ces cas isolés! On en trouverait aussi probablement dans certains abatoirs de cochon ou de vache! (ou dans les bureaux de ces organismes, hé hé)
C’est en fait le but de plusieurs de ces organismes: faire de la pub choc… C’est à croire que certains organismes n’existent que pour faire de la pub qui frappe et ainsi s’auto-promotionner.
Au nom de la liberté culinaire, vous pouvez envoyer un courriel au Rag à contact@gan.ca pour leur dire de nous cr… patience avec leur activisme animalier déplacé, je viens de le faire. Je leur ai écrit de rester en dehors de mon assiette! N'ayez crainte, j'aime la nature, je suis contre la chasse à la baleine (animal en voie d'extinction) et j'aime aussi savoir que l'animal que l'on élève pour que je le mange le soit dans des conditions respectueuses et je serais le premier à boycotter une ferme qui ferait de l'exploitation sauvage et cruelle. Je préférerais aussi que toutes nos fermes soient de petite taille et bio, mais dans ce monde on rêve pas mal si on essaie d'imposer ça.
Cependant, il faut bien saisir qu'il s'agit de fermes où on élève et abat des animaux pour les manger, alors oui il se peut que des âmes sensibles trouvent la vue de l'abatage difficile à supporter.
On dirait qu'en devenant plus urbain, on a oublié que c'est ça la vie... L'abatage des animaux, c'est pas rose avec des guirlandes de tites fleurs partout, avec des ti dauphins ben ben cute, des bébés phoques et d'autres cute animaux en peluche qui ont l'air de presque pleurer pour qu'on s'occupe d'eux.
On tue des animaux pour les débiter dans le but de les manger.
C'est brutal et sanglant. Voilà la vie! Revenez-en! D'ailleurs, le site du RAG est absolument anti-viande (ils ont sur leur page un compteur : "animaux de ferme abattus au Canada cette année"!), anti-cirque, anti-foie gras, anti-fourrure, anti tout, quoi (vaste programme, dirait De Gaulle).
Sur leur site, ils ont même un dossier sur le fait qu'on mange du chien aux Philippines! C'est culturel là-bas! Nous on mange de la vache et du porc, eux aiment le chien et le porc. De quoi vous mêlez-vous? Et de quel droit "bien pensant" vous leur faites la leçon? C'est sûr que de parler de manger le poodle de mémé, ça fait une image choc!
Et rappelez vous aussi qu'il ne s'agit souvent que d'une poignée d'individus, la prochaine fois qu'un organisme de ce genre fait un autre coup de pub!
Et à propos du foie gras, chers "écolos" (je respecte les écolos, mais pas les terroristes de l'opinion choc), il faut aussi savoir que les canards se gavent eux-même avant de faire la longue traversée du continent, pour stocker de l'énergie. Alors les éleveurs utilisent cette caractéristiques de la morphologie de canards, et la maximisent pour obtenir un produit agricole traditionnel.
Entre autres, je suis allé à la ferme d'Oc (Ile d'Orléans) et l'élevage y est de type fermier: les coins coins sont élevés aux champs et en plein air (pas de cage). Ils expliquent bien la technique du gavage et les animaux ne semblent pas s'en plaindre (on est très loin des "souffrances horribles et cruelles" rapportées dans certains sites écolo-terroristes qui ne cherchent qu'à choquer l'opinion en mentant, afin de se faire connaître et ramasser des dons. Ces gens ne savent simplement pas de quoi ils parlent!).
Pourquoi interdire la pratique du gavage et faire fermer cette belle ferme? Réglementer l'industrie, je veux bien, mais l'interdire en raison de quelques cas isolés, c'est totalement idiot! Comme le dit la dame dans l'article du Devoir, ces activistes se font souvent du capital politique sur le foie gras, un produit finalement assez peu vendu dans le grand public, et un peu étrange pour la masse. Démago? Ben non!
C’est disgracieux de voir certains groupuscules anti-viandes qui veulent réduire nos libertés parce qu’ils pensent qu’ils ont raison et veulent nous imposer leurs idées. Moi je pense que les activistes bien pensants de ce genre devraient plutôt s'occuper des jeunes qui ne mangent pas à leur faim, ou des vieux oubliés dans les hospices, ou d'Haïti, ça leur remettrait les idées au bon endroit.
À chacun la liberté de choisir!
Vous n'en voulez pas de foie gras? Votre choix! (Moi j'en veux pas de tofu et est-ce que je vous énerve avec ça?)
Agissons! Restons vigilants et libres!
Joël
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Sus aux anti-foie gras (Le Devoir 21 juin 2010, journaliste : Fabien Deglise)
L'entrepreneure Ariane Daguin mène sa résistance au pays de Barack Obama
Elle a introduit le foie gras aux États-Unis dans les années 80, par passion pour ce mets fin qui fait le renom de sa région d'origine, la Gascogne, en France. Elle s'est butée à l'ignorance, puis à la levée de boucliers des groupes de pression animalistes qui ont juré, à grand coup de campagne médiatique, d'avoir sa peau comme celle de ses terrines, issues du gavage des oies et des canards.
Mais la marchande de terroir Ariane Daguin n'a pas encore baissé les bras. Et à l'image des mousquetaires — dont elle dit descendre directement —, elle annonce même son intention d'accentuer la résistance contre ces pourfendeurs de mangeurs de foie gras, et ce, avec l'aide de plusieurs artisans du terroir du Québec d'ailleurs. Afin de mettre K.-O. le végétarisme qui, dans sa forme ultradogmatique, ne comprend rien au plaisir, dit-elle.
«Ne pas vouloir manger de la viande, sur une base personnelle, c'est une chose», lance à l'autre bout du fil l'entrepreneure américano-française qui vient de résumer ses années de résistance dans un livre, D'Artagnan à New York (Grasset), oeuvre bio-revendicatrice. «Mais quand on cherche à imposer cette décision au reste de la population, en lui interdisant d'accéder aux produits de la viande, ça ne peut pas être une bonne chose.»
Mme Daguin connaît le refrain. Depuis le milieu des années 90, elle est régulièrement la cible des activistes animalistes qui ont décidé, au pays de Barack Obama (beaucoup) et ici (un peu), de crier fort pour rendre illégale la commercialisation du foie gras. Selon eux, ce produit, qui a vu le jour dans le bassin méditerranéen il y a 4500 ans, induirait une pratique agricole cruelle: le gavage des oies et des canards.
Leurs campagnes ont d'ailleurs porté. L'État de Californie vient d'adopter une loi qui va répondre dès 2012 à l'attente des animalistes, «un petit groupe d'illuminés», écrit-elle. Dans le passé, Chicago a également banni la vente de ce produit dans les restaurants, avant de revenir sur cette décision un an plus tard, sous la pression des restaurateurs de la ville des vents et de leurs collègues de partout au pays qui n'ont pas manqué de souligner l'absurdité de la réglementation.
«Ces restaurateurs n'ont pas eu peur de se lever pour dénoncer une décision odieuse, dit-elle. Si l'on commence à interdire l'usage de produits alimentaires comme le foie gras, on ouvre une porte. Après ça, c'est quoi? Le sucre parce que ce n'est pas bon pour la santé? Les huîtres et les poireaux parce qu'ils souffrent quand on les ouvre ou qu'on les sort de la terre?»
Le ridicule de la chose est, selon elle, évident. Et elle dénonce ces États ou ces administrations municipales américaines qui lui accordent autant d'attention, en mettant un cadre légal autour d'une idéologie forcément néfaste pour la gastronomie et le plaisir de bien manger. «La cible n'est pas la bonne, dit Mme Daguin. Mais c'est la plus facile pour ces groupes qui cherchent toujours le chemin le plus simple pour faire avancer leurs revendications [contre la cruauté envers les animaux]. Ils ont ici un produit tiré d'un organe [méprisé par les consommateurs américains], à consonance française [en anglais, on le nomme foie gras], associé à l'élite et peuvent du coup rallier beaucoup de monde derrière eux sur ces bases. Ils sont aussi très puissants, disposent de beaucoup d'argent qu'ils récoltent par l'entremise de campagnes portées par des vedettes d'Hollywood.» Les États-Unis en bas de la liste
Et bien sûr, même si le message des animalistes a des failles, poursuit-elle, les promoteurs du terroir n'ont désormais plus le choix de prendre au sérieux ces anti-foie gras, dit la résistante qui vient de constituer un petit groupe de pression, formé de deux producteurs de foie gras du Québec dont les produits se retrouvent sur le marché américain, afin de faire contrepoids, dans les coulisses du pouvoir et sur la place publique, aux campagnes des activistes. «Quand il y a une crise, on dépêche un avocat pour nous représenter, dit-elle. Et puis, on fait visiter les élevages, on fait de l'éducation...»
La riposte est nécessaire, même si le marché qu'elle cherche à protéger est une niche loin de placer les États-Unis dans le peloton de tête des pays mangeurs de foie gras. En fait, il est en bas de la liste avec une consommation, dans ce bassin de 309 millions de consommateurs, d'à peine 780 000 foies gras par année, principalement pour le bon plaisir d'une clientèle captive et convaincue, forcément insensible aux cris des activistes. «Mais c'est une question de principe», dit Mme Daguin qui croit que les mouvements d'opposition qui font de l'alimentation leur fonds de commerce devraient davantage tirer sur la malbouffe et les coûts sociaux et environnementaux du hamburger que sur les produits du terroir.
«Pour avoir un bon produit, il faut s'assurer du confort des animaux de ferme, résume avec son accent chantant la Gasconne qui a débarqué dans la Grosse Pomme en 1977 pour y vivre son rêve américain. Pour que le foie gras soit bon, il faut prendre soin des animaux. Une bête stressée ne donne pas de la bonne viande dans une assiette. Mais ce ne sont pas des choses faciles à faire comprendre à des végétariens.»