La pâte fraîche maison est absolument délicieuse, et n’a pas grand-chose à voir avec les soit disant « pâtes fraîches » vendues au supermarché!
Pour faire ça à la maison, il faut soit être patient et musclé comme une grand-mère italienne et travailler avec un rouleau à pâte, ou s’équiper d’une machine à pâtes. Ces bidules simplifient la vie et permettent de faire ses pâtes soi-même, sans trop y mettre d’efforts. Cette machine en inox coûte 40$ à 50$ et ça dure presque toute une vie. La mienne (Roscan) a près de 20 ans, et semble prête à tenir encore au moins la même durée! Il y en a même qui viennent avec un moteur, pour ceux qui ne veulent pas tourner la manivelle. La mienne n’en a pas, et j’avoue parfois en avoir un peu marre de tourner à la fin du processus, surtout si on en fait beaucoup. Idéalement, le faire avec les ados ou sa blonde et en profiter pour jaser!
Un autre truc qui sauve du temps est la méthode pour faire la pâte de Jamie Olivier. Ce petit futé utilise le robot culinaire, ce qui sauve du temps et un peu d’huile de coude…
Je suis la préparation des pâtes avec deux recettes exquises qui mettent en valeur ces nouilles onctueuses.
Pâtes pour 4 personnes
Temps à prévoir : une bonne heure, une heure 15.Source : recette traditionnelle italienne, revue par moi et avec un truc de Jamie Oliver.
Pâtes :
- 2 tasses (230 g) de farine
- Quatre œufs
- Un peu de farine en extra, pour fariner la table et les pasta
Faire la pâte au robot
ü Mettre dans le contenant du robot culinaire quatre œufs et deux tasses de farine tout usage. Si vous voulez utiliser une farine spéciale pour pasta, lâchez-vous lousse mais la farine tout usage va très bien.
ü Actionner le robot. Quand la pâte fait une boule, compter 30 secondes et arrêter le robot. Voilà, la pâte est prête!
Vous pouvez aussi faire des pâtes au poivre (ou à n’importe quoi d’autre en fait), en mélangeant du poivre frais moulu aux œufs avant d’ajouter la farine dans le robot.
Quand vous l’aurez fait plusieurs fois, vous allez avoir une idée de la consistance idéale de la pâte (un doigt enfoncé dedans doit en sortir propre), alors si vous ajoutez un peu de bouillie d’épinard pour faire des pâtes aux épinards, ou de la pâte de tomate, testez votre pâte et ajoutez de la farine dans le robot culinaire jusqu’à ce que vous obteniez la bonne consistance pour votre boule.
Faire la pâte à la main
(si vous n’avez pas de robot, ou juste pour le plaisir de la faire à main un de ces samedi qu’il fait dont frette dehors)
ü Faire une montagne de farine sur la table de travail (2 tasses).
ü Y faire un puits au milieu, et y mettre les quatre œufs. Battre les œufs en omelette une minute à la fourchette, et ajouter la farine petit à petit dans les œufs.
ü Obtenir une pâte où un doigt sec enfoncé en ressort propre.
ü Travailler la pâte sur une surface farinée : pétrir 8 – 10 minutes, soit étirer puis plier la boule en deux, aplatir, tourner d’un quart de tour (toujours le même), et continuer ainsi : étirer la boule, plier, aplatir, tourner d’un quart de tour.
ü Après 8-10 minutes, voilà, la pâte est prête!
Faire les nouilles à la machine
ü Fixer la machine solidement, et fariner légèrement un grand bout de comptoir. Le plan de travail doit être sec et très dégagé car vous aurez besoin d’espace.
ü Sortir la boule de pâte du robot, et la mettre sur le plan de travail fariné. Diviser en 12 parties.
ü Passer une partie dans le rouleau de la machine, à l’ouverture la plus grande possible. La pâte va être aplanie entre les rouleaux et ressortir en feuille.
ü Puis plier cette feuille en trois, l’aplatir un peu pour enlever l’air, et la passer de nouveau à la machine, en tournant la pâte d’un quart de tour. Faire ça quatre fois, puis réduire l’ouverture d’un cran.
ü Ensuite passer la pâte une seule fois par cran, la plier en trois et réduire l’ouverture d’un cran, ainsi jusqu’au niveau d’épaisseur recherché.
J’arrête habituellement à l’avant dernier niveau de minceur de rouleau (soit le « 8 » sur ma machine Roscan car je trouve que le « 9 » est trop mince).
ü S’il ya des trous dans la feuille ce n’est pas grave, juste la repasser une autre fois.
ü À la fin, vous devriez avoir une feuille d’un pied de long, et de la largeur de la machine.
Ne vous en faites pas pour les dimensions, ce n’est pas trop important à moins de faire des lasagnes ou des raviolis. Et avec un peu de pratique, vous allez éventuellement presque faire des rectangles parfaits.
ü Mettre la feuille de pâte terminée sur votre plan fariné, et fariner le dessus. N’aillez pas peur de mettre de la farine, car c’est ce qui va empêcher les feuilles de coller l’une sur l’autre. Une bonne cuillère à soupe par feuille. L’extra farine ira dans l’eau de cuisson, alors it’s not grave.
ü Recommencer le processus avec une autre boule de pâte. Vous allez en avoir un peu marre de tourner vers la fin, mais le résultat est divin et vaut vraiment l’effort.
ü À chaque fois que vous avez quatre ou cinq feuilles de pâtes de fait, les plier en quatre dans le sens de la longueur, et les couper au couteau de la largeur désirée (1 cm?), encore dans le sens de la longueur. Puis brasser les nouilles avec les doigts pour bien les séparer.
Si ça colle un peu, ce n’est pas trop grave, on s’attend toujours à un peu de rusticité d’un travail maison!
ou
Quand une feuille est prête, la passer par le rouleau « fettucini » de la machine à pâte pour faire des pâtes absolument régulières, si vous préférez.
ü Continuez avec le reste de la pâte!
Vous devriez à la fin avoir assez de nouilles pour quatre personnes.
Vous pouvez aussi faire sécher ces pâtes sur un linge dans un endroit bien aéré et les garder ensuite dans un contenant hermétique – attention, sèches elles sont très fragiles!
Ces pâtes fraîches cuisent en 2-3 minutes seulement (eau bouillante, salée).
Pendant de temps, en tournant la manivelle de la machine à pâte, on peut méditer sur le choix déficient de bières importées au Québec. On se souvient que chaque succursale de la SAQ avait il y a fort longtemps un très bon choix de bières importées, une belle variété internationale, et ce même dans les petites SAQ. Mais après avoir testé la formidable « SAQ bières » en 1996 sur la rue St-Denis, dans les années 1990 la SAQ a laissé aller le marché des bières importées vers les supermarchés. Pendant un temps, certains grands supermarchés nous offraient la Tucher, la Guinness, la Harp, la Smithwick’s, la 3 Monts, la Grolsh, etc.
J’ai peut-être une piste pour expliquer cette situation fâcheuse. Dites-moi, qu’est-ce qu’on trouve en supermarché aujourd’hui? Les quelques produits « internationaux » en supermarchés sont tous distribués par l’un des deux géants brasseurs locaux (Labatt distribue la Stella-Artois, la Beck, la Hoegarden, la Leffe, Boddington et la Bass; et Molson la Heineken, la Corona et la Murphys), en plus de la Guinness (brassée ici je crois?).
Cette (très) courte liste compose probablement 98 % des bières internationales qui se vendent aujourd’hui en supermarché!
Entre nous, est-ce qu’on s’est fait niaiser en quelque part?
Le choix de bières internationales est maintenant principalement au profit des deux grands brasseurs (les méchantes langues diront que comme ils ne peuvent faire des bières de cette qualité, alors ils contrôlent le marché « international » en limitant le choix de bières importées?).
Enfin… ou est-ce qu’on trouve aujourd’hui la Duvel? La Old Nick? La Ushers India Pale Ale? La Wells IPA? La Chimay? La Delirium Tremens? La Chouffe? La Lucifer? La Maredsous? La Mort Subite? La Floreffe?
Je continue? La Watou? La Bière des Sans Culottes? La Ch'Ti? La Jade? La Choulette? La Météor? La Mortimer? La Giraf? La Tsingtao? La Moretti? La Saporo? La Samichlaus?
OK, on en trouve certaines dans une succursale de la SAQ, mais rappelez-vous qu’avant n’importe quelle SAQ avait la plupart de ces bières, même les petites! Aujourd’hui, il faut en faire des kilomètres pour trouver tout ce choix au même endroit, à moins de rester proche de la SAQ Beaubien, j’imagine...
Comme elles sont maintenant peu visibles, elles ne sont pas beaucoup vendues et comme elles ne sont pas beaucoup vendues, ben, on les voit peu à la SAQ. C’est la saucisse Hygrade à l’envers!
Un commis à une SAQ Sélection, à qui je faisais remarquer qu'il n'y avait jamais de bière dans les frigos, et que le choix de bières était plutôt restreint, me disait qu'il était en fait surpris d'en avoir encore car les ventes étaient très faibles... Mais en font ils la promotion?
Par chance, à l’inverse, les supermarchés ont beaucoup augmenté leur choix de bières des (souvent) excellentes microbrasseries québécoises, sans (trop) céder aux manigances de nos deux valeureux grands brasseurs. Le plus petit des supermarchés en offre un peu, et certains grands supermarchés ont un très vaste choix de produits locaux.
Bon, alors… à la vôtre!
Mise à jour: je lisais dans La Presse que les ventes de broues importées étaient en hausse récemment à la SAQ. Aussi, j'ai vu quelques SAQ avec un choix plus étoffé de bières. Ben, tant mieux si ça change enfin!
La bière va si bien avec de nombreuses cuisines exotiques avec lesquelles on se demande toujours quoi boire... Sláinte !
Mais malheureusement, les supermarchés ont rapidement réduit leur assortiment en bières internationales, ainsi que la SAQ d’ailleurs, et aujourd’hui le choix pour l’amateur est totalement en deçà de se qu’on trouvait facilement il y a 15 ans… Passons à deux recettes absolument décadentes :
Pâtes fraîches alla carbonara, et saucisses!
Je ferai un jour la sauce carbonara classique, promis, mais cette version nourrissante est excellente et tout à fait digne d’accompagner les nouilles fraîches que vous avez fabriquées.
Pâtes pour 4 personnes
Temps à prévoir : 20 minutesSource : recette classique italienne, adaptée par Jamie Oliver.
- 4 saucisses italiennes, retirées de l’enveloppe qui tient la saucisse; et roulées en billes de 2 cm
- 8-9 tranches de pancetta, hachée
- 4 jaunes d’œuf
- 100 ml de crème 35 %
- 100 ml de parmesan râpé
- Zeste d’un citron
- Un peu de persil italien, haché fin
- Huile olive, sel, poivre
ü Faire chauffer l’eau pour cuire les pâtes
ü Dans une poêle, faire dorer les billes de saucisses dans un peu d’huile, puis ajouter la pancetta et cuire jusqu’à ce que la pancetta soit dorée. Réserver.
(Réserver est un terme de cuisine qui veut dire « mettez ça sur le côté en attendant d’en avoir besoin tout à l’heure ». Ça ne veut pas dire de réserver deux places au resto parce que ce ne sera pas bon.)
ü Dans un bol, fouetter les jaunes d’œuf, la crème, la moitié du parmesan, le zeste de citron et le persil. Réserver.
ü Quand les pâtes sont cuites, prélever une tasse d’eau de cuisson, puis égoutter les noodles et les remettre dans la casserole.
ü Ajouter le mélange d’œuf et le contenu de la poêle avec les saucisses et la pancetta
ü Brasser doucement les nouilles – la chaleur des pasta et des saucisses va cuire l’œuf et faire une sauce divine.
ü Si la sauce est trop pépaisse (ma blonde adore ces liaisons douteuses), ajouter l’eau de cuisson, un peu à la fois.
ü Servir à votre conjoint ébahi, avec le reste du parmesan et une coupe de bon vin rouge italien
ü Roulez-vous par terre
ü Envoyez-moi 100 $
Pâtes fraîches alla big cheeze
(sauce alfredo mega fromagée et alla amore per tutti)
Cette sauce aussi va vous valoir les félicitations de tous, ainsi qu’une visite chez le médecin pour tester votre cholestérol.
Pâtes pour 4 personnes
Temps à prévoir : 15 minutesSource : recette traditionnelle.
- 1 tasse de crème 35 % à cuisson. Je l'ai fait une fois à la crème 15 % - c'est pas mal aussi, mais moins cochon...
- 1 tasse (250 g) de fromage pour fondre dans la sauce. Là, surprenez-vous! Je l’ai fait une fois avec un mélange vieux cheddar et de Port Salut, mais on peut y mettre n’importe quel sorte de fromage, en autant que se soit un fromage qui fonde!
J’ai un fantasme secret et je crois que je vais le partager ici avec vous… pourquoi ne pas y mettre éventuellement une part de fromage bleu?
- ½ tasse (125 g) de fromage parmesan râpé
- Une botte de rapinis
- 2 jaunes d’œufs
- Pincée de thym
- ... et pourquoi pas des dés de jambon, ajoutés à la fin?
ü Faire bouillir l’eau pour cuire les pâtes, saler
ü Entretemps, mettez une poêle sur la casserole où vous faites bouillir l’eau, ou alors sur un rond à feu doux
ü Y mettre la crème et le cheeze à fondre. Brasser doucement pour faire fondre le fromage
ü Couper et préparer les rapinis
ü Quand le fromage est fondu, réserver hors feu
ü Balancer les pâtes et les rapinis dans la casserole avec l’eau bouillante. Les pasta et les légumes seront cuits en 2-3 minutes
ü Ajouter deux jaunes d’œuf à la sauce au fromage, et fouetter tout de suite pour éviter que les jaunes coagulent
ü Prélever une tasse de liquide de cuisson des pâtes
ü Balancer les pâtes dans la sauce crème-fromage, bien mélanger, la chaleur des pâtes cuites va réchauffer la sauce et finir de cuire les jaunes d’œufs
ü Si la sauce est trop épaisse, ajouter un peu d’eau de cuisson et mélanger doucement, jusqu'à ce que la sauce ait une belle consistance
ü Ajouter un peu de parmesan et un peu d’huile d’olive vierge sur les pâtes
ü Servir immédiatement
ü Roulez-vous par terre
ü Envoyez-moi 100 $